- MERCENAIRES (GUERRE DES)
- MERCENAIRES (GUERRE DES)MERCENAIRES GUERRE DESÀ la fin de la première guerre punique en \MERCENAIRES (GUERRE DES) 241, Carthage doit affronter deux problèmes urgents et graves: licencier son armée de mercenaires, recrutée notamment chez les Libyens, les Numides, les Ibères, les Celtes et les indigènes des îles Baléares, ainsi que parmi certains transfuges ou esclaves romains; payer leur solde à des hommes dont la guerre est le seul métier et l’unique ressource. L’effort de guerre, les dépenses engagées, la défaite militaire, les indemnités versées à Rome ont ruiné Carthage. Les mercenaires licenciés en Sicile par le général carthaginois Giscon arrivent à Carthage et forment une population désœuvrée qui réclame en vain son dû. Carthage verse parcimonieusement de l’argent à ces misérables, en leur promettant pour plus tard la somme à laquelle ils ont droit. Regroupés, conscients de leur force, les mercenaires formulent chaque jour de nouvelles exigences. L’oligarchie carthaginoise au pouvoir refuse tout compromis. Les mercenaires, dirigés par Spendios, un esclave campanien, Mathô, un Libyen, et Autolicos, un Gaulois, se révoltent et entraînent dans leur mouvement insurrectionnel les populations des villes de l’Est tunisien, lassées de l’oppression carthaginoise. Ils assiègent Utique et Bizerte, bloquent Carthage, malgré les efforts du général Hannon pour desserrer l’étreinte. Hamilcar Barca réussit à rétablir la situation militaire, préconise une sorte de paix des braves et un pardon général qui est refusé par les insurgés. Nommé commandant en chef, Hamilcar Barca s’abstient de faire une guerre de position et harcèle les convois de ravitaillement, les postes militaires des mercenaires, et leurs voies de communication. Devant leur échec, les chefs des révoltés cherchent à négocier, mais sont retenus prisonniers et bientôt mis en croix devant les murs de Tunis, ville occupée par Mathô. Mourant de faim, les mercenaires sont battus, et la guerre qui avait mis en péril l’empire carthaginois s’achève en se transformant en guerre d’indépendance. Soucieuse d’équilibre et inquiète de ces flambées nationalistes, Rome a aidé économiquement et diplomatiquement Carthage dans sa lutte contre les mercenaires qui dura de \MERCENAIRES (GUERRE DES) 241 à \MERCENAIRES (GUERRE DES) 238. Cette guerre des Mercenaires, appelée «guerre inexpiable» par l’historien Polybe, est racontée d’une manière romancée par Flaubert dans Salammbô .
Encyclopédie Universelle. 2012.